Et toujours les forêts, Sandrine Collette. Éditions JC-Lattès, janvier 2020, 334 pages

 

Quel roman ! Mais quel roman ! Lire Et toujours les forêts, c’est se prendre un uppercut en pleine figure. C’est une bombe à fragmentation, une déflagration, une détonation.

Corentin, par un coup du destin, survit à la fin du monde. Il n’y a rien, ou presque. Quelques êtres humains – si tant est que l’on puisse les appeler encore ainsi – qui errent. Mais si peu. Au moment de l’explosion, au moment de la fin, ils étaient cachés, à l’abri. Est-ce une chance, de survivre, quand le monde tel qu’on le connaît n’est plus ? Alors Corentin part pour les forêts. Parce que dans les forêts vit – vivait ? – Augustine, son arrière-grand-mère, celle qui l’a élevé. Il y retrouve également Mathilde, survivante, elle aussi.

De la faune et la flore, autrefois si abondantes et variées, il ne reste plus rien. Les arbres se sont effondrés, les animaux sont morts, les fleurs fanées et tuées. Et pourtant, il faut survivre. Trouver un moyen de vivre, coûte que coûte.

Survivre, parce que l’espoir est encore là. L’espoir, cette petite voix qui dit, murmure, que tout n’est pas mort. Que quelque part, la vie reprendra ses droits, comme elle le fait toujours. Alors, Corentin écume les maisons alentours, à la recherche de victuailles, à la recherche de n’importe quoi. À la recherche de choses à posséder. Se sent-on plus en sécurité, lorsque l’on possède des choses ?

Puis, survivre pour la descendance. Survivre pour les voir grandir, entendre leurs rires insouciants. Survivre pour tenter de leur raconter, comme c’était. Comment c’était les saisons, le chant des oiseaux, les légumes et les arbres fruitiers. Comment c’était la foule, l’école, les connaissances. Comment c’était la société, l’argent, les courses, le travail. Comment c’était les chats, les poissons, les fourmis et les araignées. Mais comment peuvent-ils comprendre ? Comment peuvent-ils seulement commencer à imaginer ? Et toujours, cette petite voix, qui dit de ne rien lâcher, que la vie reviendra, que les plantes repousseront, que la terre sera à nouveau fertile.

Sandrine Collette imagine l’après fin du monde avec une plume magnifique, empreinte d’une poésie incroyable. Sous couvert de science-fiction, elle parle de l’humain, de ses aspirations et de son passage sur terre. Elle dit combien nous sommes à la fois capables du pire, comme du meilleur. Combien le monde qui nous entoure est beau, si beau, et si indispensable. Sandrine Collette raconte combien nous sommes indissociables de la nature qui nous entoure, à quel point notre vie, notre bonheur, dépend d’elle. Et elle le dit avec une puissance incroyable.

À lire de toute urgence !


3 réponses à « « Et toujours les forêts », Sandrine Collette. Grand Prix des Lectrices Elle 2020 »

    1. Avatar de Le Coin des Mots

      J’espère qu’il te plaira !

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